L'opéra des
industries
L'Opéra des Industries est un lieu d'expression artistique hors du commun. Il provoque des rencontres inattendues entre habitants, bénévoles, jeunes en formation technique, choristes locaux et artistes professionnels et se révèle être une aventure humaine des plus inspirantes. Chacun peut et est invité à entrer dans la « danse », à travers ses compétences, son envie, sa curiosité. L’œuvre devient alors coopérative et locale.
Un concept unique et novateur en plein coeur des Vosges du Nord qui fédère et implique le tissu d'entreprises locales, des jeunes issus d’établissements d’enseignement technique et professionnel et des associations d’insertion. Au total, près de 300 jeunes, issus de l'UIMM de Reichshoffen, des Ateliers du Sonnenhof et de Koehler Coiffeur, participent au projet.
Un projet d'envergure, unique et qui a vocation à se répéter chaque année.
Découvrez ci-dessous les artistes, sur scène et dans l'ombre, qui donneront vie à cette nouvelle version de Carmen.
le choeur des industries
un projet coopératif et local
La création du Choeur des Industries nait d'une envie : celle de remettre de l'enchantement, du lien et de la créativité dans le quotidien. C'est également l'occasion pour La Voix des Forges d'intégrer à ses créations des personnalités locales dont les voix et l'engagement nourrissent le projet.
L'invitation a donc été lancée pour réunir des choristes amateurs qui souhaitent partager des moments forts et faire partie intégrante de la construction d'un spectacle professionnel.
Depuis octobre dernier, 30 choristes fidèles, joyeux et motivés travaillent aux côtés d'Agnès Krempp, cheffe de choeur et Céline Mellon.
L'ambiance conviviale et joyeuse a permis à nos choristes (débutants pour la plupart) de développer mémoire, créativité et confiance en soi tout en luttant contre le stress quotidien.
Grande première dans les Vosges du Nord, Le Choeur des Industries résonne entre marteau et enclume aux Forges de Jaegerthal.
Les 10, 12 & 13 juillet 2024, 28 choristes monteront sur scène pour accompagner les solistes : Christelle Banziger, Marylène Bauser, Rachel Becker, Martine Bohly, Sophie Christmann, Claudine Cormerais, Rebecca Defontaine, Caroline Fessy, Catherine Hunckler, Arlette Laugel, Christiane Mahler, Madeleine Mall, Dominique Nicanor, Claire Peyvel, Monique Ruby, Vera Schweitzer, Chantal Taglang, Annette Weber, Didier Bauser, Jean-Luc Bruck, Gerard Chardon, Denis Conrad, Dominique Diffiné, Roger Gabriel, Stephane Goeury, Mathieu Krebs, Arnaud Mahler et Marc Wolff.
céline mellon
soprano - micaëla
Si vous avez un peu parcouru les pages de notre site, vous savez que Céline est bien plus que l'interprète de Micaëla dans Carmen et Gilda dans Rigoletto, elle aussi et surtout celle qui a rêvé, imaginé puis oeuvré sans relâche pour créer le festival de la Voix des Forges.
Céline travaille tout au long de l'année à la création de chaque nouvelle édition du festival. Les habitués pourront confirmer, la programmation ne fait que gagner en ambition et en qualité chaque été, et c'est grâce à elle.
Mélomane depuis sa plus tendre enfance, Céline a commencé la musique par l'apprentissage du violoncelle. A seulement 13 ans, elle commence les cours de chant. Après un passage par le conservatoire de Strasbourg, elle part en Suisse et se forme au Conservatoire de Lausanne.
Sa carrière lui permet ensuite de voyager à travers l'Europe, mais également au Maroc, au Japon ou encore en Afrique du Sud. Après quelques années passées à la Scala de Milan, Céline décide de rentrer en Alsace. Elle rêve alors d'un théâtre qui offrirait une vision plus accessible de l'opéra, cet art total, si beau et si exigeant, qui paraît si lointain pour tant de spectateurs.
Si l'on en croit le nombre croissant de festivaliers à la Voix des Forges, le pari semble réussi ! L'ambition croissante des productions proposées est possible grâce aux personnes dont Céline a su s'entourer. Elle a fait un grand nombre de rencontres décisives lors de sa formation en Suisse, et vous en retrouverez plusieurs sur scène pour Carmen : Gabriel Courvoisier (Don José), Carole Meyer (Mercedes), Alexandra Hewson (Frasquita) sans oublier bien sûr Jean-Philippe Guilois, notre incomparable metteur en scène.
Projet fondamentalement humain, on se sent bien aux forges. Que ce soit du côté des artistes (sur scène ou dans l'ombre), des bénévoles, des partenaires ou des festivaliers, jovialité et fidélité semblent être les mots d'ordre. Comment est-ce possible ? Je crois que nous suivons tout simplement l'exemple de notre fondatrice et directrice artistique, Céline Mellon.
(cette présentation pleine de fierté et d'objectivité n'a pas été rédigée par Céline vous vous en doutez mais par Hélène, amie d'enfance de Céline et bénévole du festival)
jean-philippe guilois
à la mise en scène & à la chorégraphie
Une question cruciale se pose à chaque nouvelle édition de la Voix des Forges: comment faire (re)découvrir une œuvre majeure du répertoire lyrique, en l’adaptant d’une part à ce lieu historique, et en offrant d’autre part une expérience inédite aux spectateurs?
J‘ai eu l’occasion d’assister à un concert de Carmen quelques jours après que Céline Mellon a choisi ce titre pour la Voix des Forges. Pendant la représentation, le livret d’Halévy m’a fait écho à la comédie musicale Cabaret écrite par John Kander, que j’avais vue à Londres quelques mois auparavant. La quête de liberté de Carmen résonne en effet avec l’indépendance de Sally Bowles; le penchant aventureux de Don José rappelle la soif de découvertes de Clifford Bradshaw; et l’autoritaire Zuniga évoque la personnalité irascible de Max, propriétaire du cabaret.
Carmen est un récit qui déborde de sentiments: l’amour, la jalousie, l’envie, la colère… Tous ces états d‘âme y sont retranscrits à travers des dialogues, des airs, des duos et des ensembles qui ont lieu dans une Espagne surchauffée.
Raconter cette histoire dans la chaleur étouffante d’un cabaret, où la danse occupe une place centrale et où les corps et sensations bouillonnent, me paraissait être le meilleur moyen de transmettre cette frénésie.
Jean Philippe Guilois
NB : Jean-Philippe est assisté par Remy Kouadio sur cette production.
virginie dejos
à la baguette
Qu'attends-tu de ce festival ?
C’est ma première fois au festival, dans ce lieu historique et hors du commun. Dans ces lieux on est obligé à trouver de nouvelles formes, ce qui donne une autre dimension aux œuvres. Je trouve des parallèles entre les forges, avec leur historique du travail physique et manuel pour produire des choses tangibles et identiques, et notre travail en tant qu’artistes—physique et manuel aussi—pour produire quelque chose d’éphémère et unique.
En tant que Cheffe d’orchestre pour Carmen, parle-nous de la vision pour cette production.
On n’a rien changé à la musique de Bizet. C’est la mise en scène qui est unique. Ça peut avoir un impact important sur la musique, notamment quand il s’agit du lien entre les personnages, comment ils s’expriment les uns aux autres, et quelles émotions ils font passer. Il faut une vision commune entre le metteur en scène, la cheffe d'orchestre et les chanteurs.
Qu’est-ce que tu aimes le plus par rapport à l’opéra Carmen ?
C’est un ouvrage où il existe une immense tension entre la liberté et l’engagement. Cette tension est très forte sur deux plans : l’amour et le travail. Carmen défend une vision de liberté, tandis que Don José représente l’engagement, la fidélité. Ce sont deux visions très différentes de la vie, et dans cet opéra du 19e, la liberté est idéalisée.
mathilde melero
à la scénographie et aux costumes
Artiste plurielle, Mathilde Melero s’est formée en scénographie à la Haute École des Arts du Rhin, aux Ateliers de décors de l’Opéra Bastille et aux Ateliers de décors de l’Opéra National du Rhin.
Depuis 2015, elle conçoit et réalise des scénographies et costumes pour des opéras, des pièces de théâtre et oeuvres musicales et chorégraphiques tout en travaillant pour l’atelier de costumes de l’ONR.
En 2021, elle est invitée à faire partie du jury du Diplôme National d’Art de la section scénographie de la HEAR.
En parallèle, elle se forme aux métiers de la voix et au chant lyrique (soprano).
Avec son collectif Scenopolis fondé en 2015, elle met en scène plusieurs pièces performatives et un opéra.
Récemment, elle a écrit et joué une des pièces tout public de la compagnie Lumen Fabrique dont elle est un des fondateurs et créé l'univers de La Cage aux Piafs décliné sous la forme d’un cabaret de volatiles dans lequel elle chante avec d’autres Piafs
Mathilde Melero rejoint le Voix des Forges en 2023 pour La Grande Duchesse de Gerolstein. Elle est bien évidemment de retour cette année pour Carmen et imagine une scénographie sur mesure pour donner vie à la vision CaBARmen de Jean-Philippe Guilois. Elle est également costumière et accessoiriste sur cette production et a conceptualisé les coiffures et maquillages qui seront réalisés respectivement par Koehler Coiffure et les élèves de l'école de maquillage Candice Mack.
laetitia ruccolo
pianiste et cheffe de chant
Comment as-tu rejoint l’aventure ?
J'ai rencontré notre cheffe d'orchestre Virginie Déjos à l'opéra de Francfort et elle m'a dit que La Voix des Forges cherchait un chef de chant et que de toute façon, il fallait absolument que je rencontre Céline Mellon. Elle a eu raison, car nous nous sommes déjà lancées dans plusieurs projets.
L’opéra des Industries a pour particularité de mélanger un choeur amateur avec des musiciens professionnels, comment se passe cette collaboration?
J'avais déjà fait une production de Carmen avec un chœur amateur en Allemagne et j'en garde un très bon souvenir. Lors de nos premières répétitions avec le chœur des Industries, j'ai pu apprécier à quel point tout le monde est investi et motivé. C'est toujours agréable d'avoir des gens qui découvrent l'œuvre pour la première fois et qui nous rappellent à quel point c'est un chef d'œuvre à tous les niveaux.
Quel est le plus beau piano sur lequel tu as pu jouer ?
Celui du grand auditorium de Carnegie Hall à New York. Il est tellement parfait qu'on a l'impression qu'il joue tout seul !
As-tu l’habitude de jouer dans des salles peu traditionnelles ?
J'ai vécu de nombreuses années à New York et j'y ai co-fondé la compagnie Bare Opera. Nous avons donné des productions dans des endroits inhabituels comme des entrepôts, des galeries d'art, une maison de retraite de marins du 19ème siècle, une ancienne fabrique de chocolat, un showroom de meubles en bois... J'ai aussi organisé des concerts pour l'organisation Sing For Hope, qui installe des pianos partout dans la ville pendant l'été et nous nous sommes produits à Central Park, devant la Public Library ou à la Statue de la Liberté. La réaction des gens, qui entendaient souvent de l'opéra en live pour la première fois, était incroyable et c'est pour cela que je crois beaucoup en des projets comme La Voix des Forges.
la philharmonie de poche
La philharmonie de poche est un ensemble instrumental “trans-rhénan“ à géométrie très variable qui oeuvre à rendre accessible à tous la musique du grand répertoire. Ces valeurs communes avec la Voix des Forges ont fait d'une éventuelle collaboration une évidence.
La présence de la philharmonie de poche dans l'orchestre de Carmen cette année marque la 4e collaboration avec leur plus grand ensemble à ce jour aux forges. Présents l'année dernière pour la Grande Duchesse de Gerolstein, les plus fidèles avaient déjà eu le plaisir de les entendre jouer en 2022 lors du concert avec Marcel Loeffler et en 2021 pour Maria de Buenos Aires, également avec Marcel Loeffler. C'est d'ailleurs ce dernier qui a fait le lien entre Céline Mellon et la Philharmonie de Poche.
Deux questions à Hedy Kerpitchian, 1er violon :
Carmen est un opéra mondialement connu, as-tu déjà eu l'occasion de le jouer ?
Oui et j'en garde un souvenir mémorable. C'était lors de mes deux années passées au Capitole de Toulouse, mon premier poste d'orchestre. J'ai eu la chance de participer aux Choregies d'Orange en 1998, sous la direction de Michel Plasson avec Béatrice Uria-Monzon, le tout sur fond de chant de cigales...
C'est la 4e année que tu viens aux forges. Qu'est-ce qui te donne envie de revenir ?
L'ambiance festive et originale ! L'année dernière, j'ai été surprise mais très joyeusement entraînée dans l'ambiance "disco" pendant l'entracte. Ce moment a, je trouve, apporté beaucoup de peps et de convivialité !